Au cœur du Costa Rica : un voyage communautaire qui transforme

Durant la première semaine de novembre, 18 élèves du secondaire du Collège ont pris part à un voyage communautaire exceptionnel au Costa Rica. Guidés par Mme Mélissa Boisjoli, chargée de la vie étudiante au secondaire, et Mme Marie-Claude Blain, enseignante au secondaire, les jeunes ont vécu une immersion culturelle et humaine qui marquera leur parcours scolaire… et personnel.

Pour Mélissa comme pour Marie-Claude, être accompagnatrice pour ce projet relevait d’un choix du cœur. Après plusieurs voyages culturels organisés au fil des années au Collège Charlemagne, celui-ci marquait un retour tant attendu aux voyages communautaires, mis sur pause depuis la pandémie. Mélissa voyait dans cette aventure un moment privilégié pour vivre le quotidien d’une communauté et contribuer à des projets locaux, pour la première fois avec le Collège. Pour Marie-Claude, grande passionnée de voyages, l’appel était évident : découvrir une nouvelle culture de l’intérieur, comprendre comment les gens vivent, mangent, travaillent et s’entraident. Selon elle, « c’est en travaillant avec la population locale que l’expérience devient vraiment enrichissante ».

L’objectif derrière ce séjour allait bien au-delà du simple tourisme. Les accompagnatrices souhaitaient offrir aux élèves une expérience profondément humaine, axée sur l’ouverture, la solidarité et la découverte. Elles espéraient que les jeunes retiennent qu’il est normal et formateur d’être dépaysé, et que la rencontre avec la différence est souvent l’occasion d’apprendre autant sur soi que sur les autres.

Parmi les moments marquants du séjour, la vie en famille d’accueil arrive largement en tête. L’accueil chaleureux, la générosité et la disponibilité des familles ont touché tout le groupe. En quelques jours seulement, des liens sincères se sont créés, rendant les adieux particulièrement émouvants. Un autre moment fort s’est déroulé dans une école primaire locale, où les élèves du Collège ont animé une activité en espagnol. Un défi linguistique, mais aussi un moment de grande fierté : « Le sourire des enfants et celui de nos élèves valaient de l’or », se souvient Marie-Claude.

Le quotidien de ce type de voyage comporte toutefois son lot de défis. Les accompagnatrices devaient constamment s’assurer du bien-être physique et émotionnel des élèves, tout en maintenant une cohésion de groupe dans un contexte où tout le monde vit ensemble, presque 24 heures sur 24. Grâce à des interventions bienveillantes et à une attention de chaque instant, un fort sentiment d’unité s’est rapidement installé parmi les jeunes.

Sur le terrain, plusieurs projets communautaires ont sollicité leur sens de l’engagement. L’un d’eux, la construction d’une clôture en bambou au parc national Cloudbridge, a révélé une magnifique solidarité. Chacun trouvait sa place, selon ses capacités. Des leaders spontanés sont émergés, encourageant les autres et favorisant une participation active dans la bonne humeur. Les accompagnatrices ont été impressionnées de voir à quel point le travail d’équipe prenait forme naturellement.

Si la découverte de la culture locale a été enrichissante pour tous, elle a aussi suscité des réflexions profondes. Certains élèves ont été particulièrement touchés par les réalités quotidiennes des habitants, notamment les longues heures de travail pour des salaires souvent bas. D’autres ont plutôt été marqués par les rencontres, les histoires partagées et la force des liens créés en si peu de temps.

Le voyage a également apporté son lot d’anecdotes, dont une qui restera gravée dans la mémoire du groupe. Un soir, des cris provenant d’une chambre ont mis tout le monde en alerte : une énorme araignée s’était invitée sur le mur. Les élèves, debout sur leurs lits, appelaient à l’aide. Rapidement, tout le groupe s’est rassemblé dans la même pièce pour observer la « bête ». Heureusement, leur guide Anika a réussi à la capturer et à la relâcher dehors. Une montée d’adrénaline qui s’est rapidement transformée en éclats de rire, un moment qui illustre parfaitement l’esprit du voyage.

Pour Mélissa et Marie-Claude, l’impact de cette expérience sur les jeunes est incontestable. Elles observent chez eux une évolution marquée : davantage d’autonomie, une maturité grandissante, une empathie renforcée, une tolérance accrue. Vivre loin de la maison, en collectivité, dans un environnement totalement différent, force l’adaptation et encourage la coopération. « Certains changent pendant le voyage, d’autres quelques mois plus tard, mais tous ressortent transformés », affirment-elles.

Lorsqu’on leur demande de résumer le voyage en trois mots, les accompagnatrices répondent d’une seule voix : unique, magique, enrichissant. Et à ceux qui envisageraient de participer à ce genre d’exploration, elles n’ont qu’un conseil : foncer. Une telle expérience demande certes une ouverture d’esprit et une bonne préparation, mais elle offre aux jeunes une croissance personnelle que l’école seule ne peut pas toujours offrir.

Ce voyage communautaire a permis aux élèves du Collège Charlemagne de s’ouvrir au monde, de développer leur sens de l’engagement et de vivre des moments dont ils se souviendront longtemps. Une aventure humaine qui continuera de les accompagner bien au-delà de leur parcours scolaire.